Article par Laetitia Bischoff
Revue TK-21
Édition n°118, Mai 2021
—Pour que la peinture ne sèche jamais
Gaël s’attèle aux icônes, il retravaille leurs mèches et leurs postures, leurs railleries, les gueules aussi. Il ferme les yeux pour se souvenir de Van Gogh ; oui le creux de ses yeux était si noir, ce ne peut être que lui avec un vent de cyprès pour chemise. Pour que la peinture ne sèche jamais, elle boit des visages, elle s’en fait un bain de bouche. Faire crier les profils, faire choir les trous de nez, couler les yeux jusqu’au-dessous des joues. Les cheveux et les globes oculaires guerroient avec le prisme d’un fond coulant ou braillant du vert en tempête. Colorer, raviver, vivre.